Rencontre avec RéMila
La culture revit depuis cet été en France après cette longue trêve pandémique. Vous êtes la première artiste à fouler le sol de l'Espace Julien-Green à l'occasion de l'ouverture de la saison culturelle. Que ressentez-vous ? Aurez-vous le trac ?
"J’ai toujours le trac avant de monter sur scène... Mais ce trac est intéressant, c'est comme une vague que l’on surfe et qui vous met dans un état un peu particulier. Il est positif et me permet de me connecter au lieu, au monde et aux gens. Après cette période de pandémie et d'isolement, le trac est plus présent qu'en temps normal.
Mais ce qui me rassure est de jouer dans une salle que je connais bien... L’espace Julien-Green, j'adore cet endroit ! C’est un peu la maison finalement. Je connais déjà l’équipe. Je suis très contente d’être de retour et même s’il y a de l’appréhension, elle jouera en ma faveur. Être « la première » à fouler cette scène a un petit côté sacré…"
Pour les Andrésiens qui ne vous connaissent pas encore, comment définiriez-vous votre style musical ?
J’ai grandi vers Mantes-la-Jolie, et j'ai été bercée par une multitude de couleurs musicales. J’ai commencé par le rap français puis je suis rentrée en « collision » avec la chanson. J’ai découvert entre autres Sanseverino, Fersen… Ce sont des personnes qui m’ont beaucoup inspirée. Aujourd’hui, je créé un mélange des deux avec une touche de slam. On définit mon style musical comme étant de la « street chanson » ! C’est ce que j’ai souvent entendu dire, ce n’est pas de moi mais j’aime beaucoup ce terme.
Ecrivez-vous vous même vos textes ? Et si oui, comment trouvez-vous l'inspiration ?
Oui, j’écris tous mes textes. J’aime écrire depuis toute petite. Quand certains dessinaient… moi j’écrivais. L’inspiration, je la trouve dans mon quotidien dans ce que je ressens et ce que je vis. Cela me permet d'être proche des gens.
Je suis maman de deux enfants et j’ai tout plein de choses à dire même si cela ne parle pas de Ferrari et de tour du monde. Au contraire, je pense que les gens ont envie d’entendre parler de ce que l’on peut tous vivre. J’aime évoquer la « vraie vie ».
Parfois dans la rue, j’entends des phrases ou des mots que je note soit sur mon portable, soit dans mon cahier. Je ne force jamais l’inspiration… C’est une émotion, au même titre que l’on ne force pas l’amour, ni l’amitié.
Pour la soirée du 24 septembre, vous serez sur scène avec l'artiste Hugo BARBET (VOLO). Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce duo et sur cette rencontre artistique ?
C’est un duo qui est né il y a 6 ans. Je travaillais avec le metteur en scène David Roquier, il m’a proposé de faire une « guitare – voix » et m’a présenté Hugo Barbet. Tout de suite on a été connecté. C’est très rare dans une carrière musicale et cela m’est rarement arrivé. Quand nous avons commencé à jouer ensemble, il a tout de suite réussi à capter ma « vibe ». En 10 secondes, le déclic s’est fait et on savait que notre duo allait fonctionner.
Votre dernier album date de 2018, avez-vous déjà retrouvé le chemin du studio ?
Pendant la période covid, je n’ai absolument pas écrit. J’ai principalement travaillé le montage vidéo de mon dernier clip. Suite à la période de la pandémie, ma préoccupation était surtout de savoir dans quelles conditions j’allais remonter sur scène. Il m’a fallu un peu de temps pour me reconnecter au monde... Mais bonne nouvelle, le nouvel album est en marche. Pour la première fois, j’ai demandé des textes à d’autres artistes. J’avais envie d’avoir « les mots des autres ». L’album est donc en cours… Mais pour le moment je reprends surtout le chemin de la scène, j’en ai vraiment besoin.
Dernière question pour vous connaître un peu mieux, si vous pouviez inviter trois personnes pour un repas mémorable, ce serait…?
J’inviterais ma grand-mère que je n’ai pas connue et mes deux enfants. On parlerait de sa vie et se serait passionnant… La famille est aussi à la base de l’art et ce repas pourrait pourquoi pas m’inspirer de nouvelles chansons.
© Photo Pierre Bertho