Découvrez les confidences de Cliff Paillé, auteur de la pièce, accompagné de Romain Arnaud-Kneisky alias Charlie Chaplin.
Andrésy Mag : Pourquoi avoir décidé de mettre en scène Charlie Chaplin ?
Cliff Paillé : C’est lorsque j‘étais enseignant il y a une dizaine d’années que j’ai découvert plus en profondeur la vie de Charlie Chaplin. Au-delà de Charlot, son personnage, Charlie Chaplin avait une vie vraiment passionnante et bien souvent méconnue du grand public. D’où la création de la pièce « Chaplin, 1939 ».
AM : Durant 1h30, les spectateurs vont rencontrer Chaplin, l’Homme, et non Charlot. Pourriez-vous nous dresser en quelques mots, un portrait de ce dernier ?
CP : À travers la pièce, on montre une époque charnière de la vie de Chaplin. On assiste au moment où il prend la décision de parler -politiquement, d’aimer, de faire rire autrement qu’avec Charlot.
Romain Arnaud-Kneisky : Les spectateurs vont rencontrer un Chaplin qu’ils ne connaissent pas. On le voit au travail, répéter, se tromper,
buter sur son propre corps… Chaplin a besoin de préciser ses gestes pour les rendre drôles. L’artiste a aussi une personnalité très difficile à vivre. Il était tellement perfectionniste que chaque scène pouvait prendre des proportions disproportionnées. On découvre à la fois le génie et l’homme odieux qu’il peut être.
AM : Au théâtre, le décor occupe un rôle important. Pourriez-vous nous en dire plus sur le choix de ce dernier, les costumes, etc. ?
CP : Notre souhait n’était surtout pas d’imiter Charlot ! On évoque ses films à travers des anecdotes, des clins d’oeil… Le tout sur un fond noir qui nous ramène dans l’impression du noir et blanc.
RAK : J’aime beaucoup mon costume car il est très réaliste ! Il se compose d’une chemise, d’un pantalon et de chaussures très confortables. Le tout avec un petit côté décalé mais pas exactement comme Charlot.
AM : Si Chaplin était encore vivant, que penserait-il de la conjoncture actuelle (du monde dans lequel on évolue) ?
CP : À travers certains propos qu’il porte dans la pièce, on a vraiment l’impression qu’il évolue à notre
époque. La déshumanisation est encore d’actualité aujourd’hui...
RAK : Dans le spectacle, les gens ont tout de suite une vision très contemporaine - surtout avec le confinement - de cette réplique : « On a développé la vitesse pour finir enfermé ».
AM : Que diriez-vous aux Andrésiens pour qu’ils viennent vous voir à l’Espace Julien-Green ?
CP : Il n y’a pas besoin d’aimer Chaplin ou de connaître ses oeuvres pour venir voir la pièce.
RAK : C’est un spectacle où l’on rit autant que l’on est ému. Chaplin est présenté comme un miroir qui est là pour nous questionner